Le monde de l’entreprise est plus complexe qu’on ne le croit.
« Quelle découverte Pascal ! Tu penses obtenir un prix Nobelavec cette accroche ? »
Depuis quelques mois, des entreprises me sollicitent pourque je les accompagne dans la rédaction de leur récit, les textes qu’elles publient. C’est très instructif.
Outre l'apprentissage sur des fonctionnements, des filières et des façons de faire, je mesure à chaque fois l’hétérogénéité qui se cache derrière le mot entreprise.
Selon le dictionnaire Le Robert, l’entreprise est une organisation de production de biens ou de services à caractère commercial. Mais ce terme d’« organisation » recouvre un vaste éventail.
Que ce soit le nombre de salariés, le chiffre d'affaires, lanature de l’activité, l’histoire, la culture d’entreprise, les statuts, etc., il y a autant d’espèces d’insectes dans la nature que d’entreprises dans le monde de l’économie. Bien sûr, il y a des points communs.
Je vous laisse digresser sur le sujet : se focaliser sur les différences ou regarder les points de convergence ?
Si j’enfonce cette porte ouverte, c’est qu’entre un.echef.fe d’entreprise qui souhaite préserver l’habitabilité sur terre et un.e autre qui garde le PIB comme boussole, ce ne sont pas les mêmes visions, les mêmes projets et donc les mêmes histoires à écrire. [Je travaille uniquement avec les premiers.]
Pour ces entreprises qui s’inscrivent dans cette dynamique, émergent de vraies questions :
Comment s’inscrire dans un modèle qui préserve lesressources tout en préservant son équilibre économique ?
Comment prendre soin des salariés en restant dans une justeposture ?
Comment trouver sa place dans un monde concurrentiel ?
Comment porter le discours d’un autre modèle d’affaires ?
Je n’ai pas – encore – les réponses à toutes ces questions.J’apprends au contact des entreprises que j’accompagne. Ce que je mesure en revanche, et qui confirme ma petite révolution culturelle, c’est que certaines entreprises peuvent, et doivent, s’inscrire comme pilier de la transition écologique.Les
Elles sont au contact des collectivités, elles ont lacapacité de fédérer des citoyen.nes autour d’un projet qui fait sens, bref elles peuvent s’inscrire dans une dimension politique au sens « gestion de la cité ».
Mais le plus grand défi discursif est de sortir du discours« les entreprises pensent que… » ou « pour les entreprises… » car derrière un mot simple [entreprise] se cache une grande diversité d’organisations, de femmes, d’hommes, de sensibilités…
On me dit dans l’oreillette que c’est pareil pour les journalistes, les avocates, les médecins, les agriculteurs, les caissières, les sages-femmes, les politiques, les philosophes…
Le monde serait-il plus complexe qu’un spot publicitaire de30 secondes, une vidéo TikTok de 20 secondes, un reel de 50 secondes ?
Pour décrire cette complexité, est-ce un travail de récit ? Ou du temps à prendre pour comprendre ?