Nous avons besoin de cohérence, pas d’annonces.
« Avec TGV InOui, vous optez pour le mode de transport leplus écologique pour votre voyage », voici l'annonce que l’on entend à l'arrivée en gare.
Bien que cette annonce marketing soit vraie, il serait pertinent que la direction de la SNCF travaille aussi sur la cohérence de sa « vision écologique ».
Une fois de plus, j’ai pu constater que vélo et train ne font pas bon ménage, alors que ces deux modes de transport à faible émission devraient coopérer ! Pourtant, la SNCF ne développe aucune stratégie sérieuse pour allier vélo et train.
Alors que je pédalais en direction de La Rochelle, suivant l’itinéraire de la Vélo Francette, 3 jours avant mon arrivée, je cherche à réserver un billet de train (pour rentrer chez moi) sur l’application SNCF Connect. Je trouve un billet qui me convient sur un Intercité avec la mention « Espace vélo payant ».
« Parfait », me dis-je, « je pourrai donc prendre ce train avec mon vélo. »
Je réserve le billet, mais à aucun moment dans le processus d’achat, l’application ne me propose de payer pour le vélo. Plein de confiance, je décide de vérifier au guichet de lagare de La Rochelle la veille pour payerma place vélo.
Résumé de la conversation:
L’agent : « Non, vous ne pouvez pas prendre le train demain,la prochaine place pour un vélo est dans quatre jours. »
Moi : « Mais l’application mentionnait Espace vélo payant. »
L’agent : « Ça doit être complet ! »
Moi : « Vous ne savez pas combien il y a de places pour les vélos ? »
L’agent : « Non, je ne sais pas. »
Moi : « Je verrai donc avec le chef de bord. »
Le lendemain, sur le quai, je vois arriver quatre cyclistes. Je leur explique ma situation et ils confirment la complexité du processus.
« Comme c’est notre première fois de prendre le train avec le vélo, nous avons réservé deux mois à l’avance, mais comme vous, impossible de réserver en ligne. Nous avons dû aller en gare et l’agent a bien galéré pour réserver nos billets. »
Le train arrive et je monte dans la voiture avec le logo vélo.
Effectivement, il n’y a que quatre places pour les vélos dans tout le train. Mais mon vélo est à l'intérieur et le train part !
Lorsque le contrôleur arrive et constate qu’il y a un cinquième vélo, je me présente et lui explique mon impossibilité de réserver sur l'application, et commence une seconde conversation qui met en lumière l’absurdité du système.
« Ah mais monsieur, si vous ne pouvez pas réserver, c’est qu’il n’y a plus de place, je vous aurais vu à La Rochelle et je vous aurais interdit l’accès. »
« C’est donc au client de comprendre qu’il n’y a plus de place ? »
« Oui ! »
« Pourtant, sur la même application, lorsqu'il n’y a plus de place dans un train, on ne peut pas réserver. C’est mentionné « complet ».
Alors pourquoi ne pas mettre en place le même processus pour les vélos ? »
La Direction SNCF a-t-elle une réponse à cette question ?
Ni l’agent en gare ni le chef de bord ne semblent en mesure de répondre.
Résultat : le chef de bord m’a fait payer un billet de vélo plus cher que mon billet de passager, mais j’ai pu rentrer. Je le remercie.
Et que dire des quatre places vélos dans des Intercités qui relient Bordeaux à Nantes, avec toutes ces voies vertes qui longent cette ligne !