« Monsieur le Ministre, est-ce bien cohérent d’avoir toutesles lampes allumées dans votre bureau ? »
A date je ne suis allé qu’une seule fois dans le bureau du ministre de
l’Écologie, mais je n'avais pas pu m'empêcher de poser cette question en
préambule d’une interview, en constatant que le lustre était allumé en plein
jour, en contradiction avec l'appel à la sobriété adressé aux Français.
Un détail ? Peut-être, mais sa réponse ne l'était pas :
« Je n’ai pas le pouvoir de faire autrement », m’avait-il répondu, résumant une
forme d'impuissance qui se dégageait de notre entretien.
Lorsque je l'avais interrogé sur son passé peu "écolo", il m’avait répondu
: « Il ne faut pas juger les gens en fonction d’où ils viennent, mais en
fonction de ce qu’ils font. »
Aujourd'hui, alors que le nouveau Premier ministre déclare lors de sa passation
de pouvoir « il y a une dette écologique », ces deux réponses résonnent avec
l'actualité.
Aura-t-il plus de pouvoir qu’un simple ministre de l’Écologie (fonction qu'il a
également occupée sous Mitterrand) pour amorcer une véritable transition ?
Peu m'importe ce qu’il a accompli ou déclaré par le passé. Quels seront ses
actes aujourd'hui ?
À lire les réactions provenant de différents horizons suiteà sa nomination, qui posent en creux ces mêmes questions, se dessine une forme d’a priori de tous les côtés.
Einstein avait une fois de plus raison :
« Étrange époque où il est plus facile de désintégrer un atome que de vaincre
un préjugé. »
Alors, soit je suis un grand naïf, soit il nous faut affronter cette barrière
mentale qui nous empêche d’avancer, ici comme ailleurs.
Et in fine, c’est peut-être ça, l'acte le plus puissant à poser.