Faut-il voir le verre à moitié plein ou à moitié vide ?
Ou, pour être plus précis, la transition écologique est-elle en marche ou en retard ?
Cette question divise et clive, quelle que soit lasensibilité environnementale des personnes qui tentent d’y répondre. La preuve, ici même sur ce réseau social (il y a quelques jours) :
À deux publications d’intervalle, selon Stein van Oosteren,« le monde est en train de changer… » ; mais pour Thomas Wagner, « nous sommes encore à des années-lumière d’avoir commencé la transition écologique ».
Les deux dressent leur constat sur la base de publicitésqu’ils ont vues dans la rue. Le premier a croisé une pub pour une marque de voiture qui promeut les vélos cargos, le second a vu une compagnie aérienne faire de la retape marketing dans une gare. Provocation !
En bon Normand, je ne suis pas certain d’être capable de lesdépartager. D’autant qu’au fil des rencontres et des événements, j’oscille entre les deux. Par exemple, quand je sors du festival Oasis organisé par la coopérative Oasis, ou quand je sors de la CEC et que je vois ces chefs d’entreprises hyper motivés, je me dis « quel progrès » comme Stein van
Oosteren. Mais quand je constate que des contemporains font la queue pour faire
du karting un jour de canicule, ou que Total se présente comme un « acteur majeur
de la transition énergétique », ou quand Lucie Pinson rappelle que les banques
continuent de financer les énergies fossiles, je rejoins Thomas Wagner en
pensant « on n’y arrivera pas ! ». Ces deux camps ont des représentants
emblématiques : Antoine Bueno et François Gemenne pour le verre plein, Arthur
Keller et Jean-Marc Jancovici pour le verre vide.
Peu courageux, me direz-vous ?
Je ne crois pas que ce soit une question de courage. Laquestion me semble être davantage celle du temps.
Avons-nous assez de temps pour nous satisfaire de lapolitique des petits pas ou pas ?
Les indicateurs semblent faire pencher la balance du côté du« trop tard ».
Pour autant, est-ce par peur, déni ? Ou parce qu’il y atoujours une part d’improbable dans la vie, j’ai envie de voir le verre à moitié plein malgré tout.
Et aussi parce que « Nous sommes ce que nous pensons. Toutce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos idées, nous bâtissons notre
monde. »
Conclure avec une parole de Bouddha vous semble déconnecté ?Peut-être ! Mais ni plus ni moins que ceux et celles qui croient que la croissance est la seule boussole alors que son créateur, Simon Kuznets, alertait sur les limites de cet indicateur.
Intégrer un peu de spiritualité dans nos vies ne me semblepas pire que penser systématiquement comme un tableau Excel.